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Opinions des lecteurs

Deux premières leçons à tirer de la crise sanitaire

Publié le 23 mars 2020


Dans Le Devoir du 6 février, le gouvernement Legault, par son ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charrette, déclarait qu’il n’avait pas l’intention de suivre les recommandations des scientifiques du GIEC, pas plus que celles du Programme des Nations Unies pour l’environnement à la COP-25 de réduire nos GES de 7,6 % par année pour les prochains dix ans. Objectif “irréaliste”, “transition radicale très dommageable pour l’économie québécoise”, disait-il : fallait être pragmatique !

Curieusement, dans la crise sanitaire actuelle de la COVID-19, ce même gouvernement Legault n’a pas dit qu’il préférait une urgence “pragmatique”. Il a écouté la science qui indiquait qu’il faut prendre des mesures sévères et contraignantes pour réduire la contagion qui est exponentielle, nous permettant de mieux répondre aux besoins qui en découlent en ne surchargeant pas notre système de SSS, et ainsi réduire les décès qui peuvent s’en suivre.

“Il faut écouter la science !”, c’est la première leçon de cette crise, et le gouvernement Legault l’a tirée.

Il a déclaré l’état d’urgence sanitaire pour se donner les moyens d’agir, les moyens politiques, économiques et sociaux. Il peut même au besoin restreindre les libertés individuelles, et il a déjà commencé à le faire. Il prend les moyens et applique les mesures nécessaires à contrôler la crise et à en réduire les dommages.

Il s’ajuste au jour le jour. Il doit inventer, créer, imaginer ce qu’il y a de mieux à faire pour tenter d’enrayer la crise. Il fait des essais-erreurs, mais corrige du mieux qu’il peut à mesure qu’il avance.

Il n’a pas le choix : il n’avait aucun plan global pour affronter une telle pandémie.

Ça fait pourtant plusieurs années que nos gouvernements réfléchissent à des plans d’urgence plus ou moins développés en cas de pandémie, mais il est évident qu’ils ne pouvaient prévoir d’où cela viendrait ni comment.

Nos mères et nos grands-mères l’avaient pourtant bien compris quand elles disaient : “Vaut mieux prévenir que guérir !” : parce que ça fait moins mal, et parce que ça coûte moins cher !

C’est la deuxième leçon à tirer de la crise actuelle : “Ça prend un plan global !”.

Sur le réchauffement climatique, nous en connaissons les causes et avons déjà expérimenté quelques-uns de ses effets.

Dans un article de La Presse du 16 mars, on peut lire que “l’urgence sanitaire” décrétée samedi découle directement de deux catastrophes, l’inondation du Saguenay en 1996 et la crise du verglas deux ans plus tard”.

N’est-ce pas instructif de savoir que ce sont ces deux crises qui sont à la base de l’action actuelle du gouvernement québécois ?

Il faut maintenant que l’expérience actuelle nous serve pour la crise climatique qui va nous accabler : il faut écouter la science et avoir un plan global pour s’attaquer aux causes et nous protéger des effets, tant pour nous au Québec que partout dans le monde.

Réorganisation du travail pouvant être fait de la maison, achat local et solidaire privilégié, réduction de la consommation superflue, soutien gouvernemental et investissements massifs pour individus et sociétés, début de conversion de la production industrielle à la manière d’un effort de guerre, rapidité de décision, d’application, de coordination jusqu’au niveau mondial, etc., et baisse significative des GES en résultant : toutes des choses que l’on croyait et disait irréalisables il y a quelques mois à peine.

Quand cette crise prendra fin, si elle prend fin, ne revenons pas en arrière : les énergies et les argents que nous avons investis et les transformations que nous opérons actuellement doivent être le premier pas vers une transformation globale et urgente de nos façons de répondre à nos besoins en société, et ainsi de respecter les limites de la planète.

Le gouvernement Legault doit continuer d’écouter la science et abandonner son “pragmatisme climatique”.

Il en va de même pour le gouvernement Trudeau.

Nos gouvernements à Québec et à Ottawa ont tous deux déclaré l’urgence climatique. Ils doivent maintenant agir et adopter un plan global d’urgence climatique, comme les Chantiers de la Déclaration d’urgence climatique (C-DUC), pour une réduction nécessaire et radicale de nos GES, nous donnant le plus de chances possible de sortir vivant·e·s de la crise climatique qui aura des impacts sanitaires beaucoup plus importants que ce “petit” virus !

Comme l’a dit le Dr Horacio Arruda, de la Santé publique : face à la COVID-19, plus que le traitement et le vaccin, la meilleure action est la prévention.

Mais pour le réchauffement climatique, la prévention, c’est la seule action possible : parce qu’il n’y aura ni traitement ni vaccin pour nous en sauver !

Jacques Benoit
Louise Sabourin
Michel Jetté

GMob (GroupMobilisation)


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