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Pour vivre ma vie

Publié le 10 avril 2018


“Tout le secret de l’éducation est de passer entre les deux écueils de l’autoritarisme et du relâchement”
Emmanuel Mounier

Vous connaissez probablement ce phénomène relativement récent dont on parle beaucoup dans le monde de l’éducation : le phénomène de l’enfant-roi. Qu’est-ce que l’enfant-roi ? Voici ce qu’en dit le psychologue Yvon Dallaire * :

“Tout enfant naît roi ! Seule une éducation laxiste lui permet de le demeurer. L’auteur Gilbert Richer fait toutefois la différence entre deux types d’enfants-rois : le dominateur, lequel possède une pulsion agressive intense, et l’anxieux, lequel est sans cesse à la recherche d’un cadre sécurisant”. L’enfant-roi peut évidemment osciller entre ces deux tendances.

On reconnait généralement que le laxisme parental est à la source de ce problème. Sans règles claires, sans un adulte qui “mène la barque”, l’enfant se sent à la dérive. Dès lors, ou bien “il panique à bord” et devient anxieux ou bien il cherche à prendre le contrôle de la barque en se disant : “si personne ne gouverne, moi, je vais le faire”, ce qui lui donne l’illusion d’un sentiment de sécurité.

Pourquoi ce laxisme est-il présent chez les parents ? Plusieurs facteurs sont en cause, mais l’un d’eux est presque toujours en jeu : l’insécurité affective. On verra souvent chez le parent une crainte (souvent inconsciente) de perdre l’amour de son enfant. Sa relation à son enfant se teinte alors de cette crainte de perdre et s’ensuivra tout un rationnel pour justifier ses méthodes éducatives : ne pas traumatiser l’enfant, ne pas le vexer, respecter ses désirs, etc. On voit parfois ce laxisme chez des parents qui, lorsqu’ils étaient enfants, ont reçu une éducation autoritaire ou ont été sous-investis sur le plan affectif. Souvent leur confiance en eux-mêmes s’en trouve affaiblie et ils ne possèdent pas tous les points de repère nécessaires pour devenir à leur tour des guides.

Enfant, l’enfant-roi se sent comme un mini-adulte et veut prendre la place qui, à ses yeux, lui revient légitimement. Il tarde ensuite à devenir un réel adulte : ayant peu confiance en lui, il craint la vie, la vie affective surtout. Acquérir de l’autonomie affective peut lui paraitre difficile.

L’enfant qui vous parle dans le texte “Pour vivre ma vie” désire recevoir le cadeau d’une éducation qui lui facilitera la tâche, une éducation qui donne la juste mesure.

Pour vivre ma vie

Pour vivre ma vie
J’ai besoin d’un toit
Et dans ses alentours
Des petites choses utiles
Pas trop
Juste ce qu’il faut
Pour dormir tranquille
Et rendre chaque jour
Un peu plus facile

J’ai besoin d’un toit…
Mais aussi que toi
Tu sois dans ma vie
Écoute bien ceci

Pour vivre ma vie
J’ai besoin de toi
De toi en émoi
Qui me regarde grandir
Pas trop
Juste ce qu’il faut
Pour que sous tes yeux
J’apprenne à sourire
À ce qui me rend heureux

J’ai besoin de toi…
Mais aussi que toi
Tu vives ta vie
Écoute bien ceci

Pour vivre ma vie
J’ai besoin que toi
Tu vives la tienne
Il faut que j’apprenne…
Je devrai partir
Être et devenir
Me souvenir de ton sein
Me souvenir de tes mains…
Mais je devrai partir
Et prendre à mon tour
Les chemins du désir
Les chemins de l’amour

 

* À propos de l’enfant-roi :

Selon le psychologue Yvon Dallaire, l’étude la plus complète de la personnalité de l’enfant-roi est probablement celle réalisée par le psychologue Gilbert Richer dans son livre Par le bout du nez. La psychologie de l’enfant-roi et la compétence parentale, publié aux éditions Option Santé.

Tapez les mots “enfant-roi” sur votre moteur de recherche et vous trouverez de nombreux articles sur le sujet.


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